Méditation de Pleine Conscience
C’est à Jon Kabat-Zinn en 1979 que nous devons l’introduction de la Méditation de Pleine Conscience (MPC) dans la pratique clinique, pensant alors transmettre aux occidentaux non pas les bases d’une tradition bouddhiste mais un outil pour apprendre à gérer leur stress. Le mot méditation se définit comme un entrainement à la pratique de la pleine conscience. Cette qualification est un « état de conscience qui résulte du fait de porter son attention d’une manière particulière, délibérément, au moment présent et sans jugement de valeur » (1994, cité par Bondolfi, Jermann et Zermatten, 2011, pp. 167-174) ou de « centrer toute son attention sur l’expérience présente, moment après moment » (Marlatt et Kristeller, 1999, pp. 67-84).
La pratique de cette méditation nécessite moment après moment de travailler à l’autorégulation intentionnelle de l’action, tout en adoptant une attitude d’acceptation et de non-jugement. Tout ce qui va venir occuper l’esprit d’un individu lors d’une séance c’est-à-dire ses pensées, perceptions, émotions, ou encore sensations sera observé soigneusement sans qu’il ne soit analyser ou juger comme bon ou mauvais, préoccupant ou insignifiant. Baer, (2003) associe la méditation de pleine conscience à l’observation de l’expérience des stimuli internes et externes perçus, sans émettre de jugement.
En nous initiant à la méditation, nous apprenons à nous (ré-)ancrer dans le présent. Christophe André (2019) rappelle dans une interview pour le Parisien souligne cette tendance que nous avons à sacrifier l’instant présent, particulièrement en période de souffrance. Généralement, nous focalisons sur le passé, les regrets et les échecs associés ou sur notre avenir et notre incapacité à bien vivre demain. “Nous sommes alors incapables de savourer le présent ou de le prendre comme point d’appui. Savoir anticiper c’est important. Réfléchir à son passé, c’est important. Mais faire des allers-retours entre ces deux temps, sans pouvoir regarder autour de soi, ni ouvrir les yeux et agrandir ses perceptions, c’est dommageable.” Tout ce qui se joue au présent nous permet d’être pleinement avec Soi et les Autres.
Concrètement, la pratique de la méditation repose sur un certain entrainement de l’esprit. Et comme tout apprentissage qu’elle que soit la discipline, cela nécessite de l’entrainement. Au début c’est difficile, parfois on comprend immédiatement l’intérêt, parfois non. Certains adhèrent ou abandonnent, d’autres reprennent quelques mois/années plus tard, répondant alors à de nouveaux besoins. A chacun son rythme. S’initier à cette pratique consiste en premier lieu à rester bienveillant envers soi-même et ensuite de tenter l’expérience d’une discipline axée sur l’attitude mentale de prendre conscience. Et tout ça en (ré-)apprenant à vivre l’instant présent, respirer, habiter son corps, fermer les yeux et écouter, observer ses pensées, donner n espace à ses émotions, déployer son attention pour accroître sa conscience, n’être qu’une présence (Méditer, jour après jour, 25 leçons pour vivre en pleine conscience, Christophe André, 2011).
Cette définition rejoint celle donnée par l’application NAMATATA en introduction du programme d’initiation à la pleine conscience « On développe notre attention en la portant sur une chose en particulier. On bascule du mode auto pilote vers le mode attentif. Cette attention peut porter sur le corps, sur une partie du corps, sur une sensation sur l’arrivée d’une pensée ou le surgissement d’une émotion. »